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Un journaliste pigiste, qu’est-ce que c’est ?
Le journaliste est un professionnel qui récolte des informations grâce à des sources, enquête et décrypte l’actualité, et rend compte de ces informations au travers d’un media (télévision, radio, journaux, web). Cependant, il existe plusieurs façons d’exercer le métier de journaliste, en fonction du média pour lequel on travaille ou des sujets traités. D’autre part, il existe deux modes de rémunération : au temps de travail (salaries en CDI ou CDD) ou à la tâche (à la pige). Dans les deux cas un journaliste est toujours salarie. Vous voulez savoir ce qu’est un journaliste pigiste ? Voici tout ce qu’il faut retenir !
Qu’est-ce qu’un journaliste pigiste ?
Par définition, un journaliste pigiste est un journaliste professionnel payé à la tâche. En effet, il travaille pour un ou plusieurs médias auquel il fournit régulièrement des articles, photos, sujets télé ou radio, et il touche un salaire en fonction de la quantité qu’il livre. C’est une étape par laquelle passent beaucoup de journalistes au cours de leur carrière, notamment au début, même si elle n’est pas systématique.
La spécificité du pigiste est que bien qu’il ne travaille pas à temps complet pour une rédaction en particulier, il bénéficie du statut de journaliste professionnel et par conséquent de la présomption de salariat (loi Cressard). Concrètement, ça veut dire qu’il a les mêmes droits qu’un journaliste en poste (prime d’ancienneté, 13è mois, clause de cession, …) ou que tout salarié (droit à la formation continue, au congé maladie, maternité, droit à des indemnités de licenciement en cas de rupture de la collaboration, etc.). Il n’y a le plus souvent pas de contrat de travail écrit entre le journaliste pigiste et les rédactions qui l’emploient. Mais le contrat de travail existe de par la régularité de la collaboration. En droit du travail, tout emploi exercé sans contrat de travail est reconnu comme en CDI. Le fait de recevoir des commandes et d’être sous la responsabilité d’un rédacteur en chef constitue le lien de subordination et donc la qualification de salarié.
En aucun cas un pigiste ne peut exercer dans un autre cadre que le salariat (facture d’autoentrepreneurs, droits d’auteur, CLP). Le statut de journaliste indépendant n’existe pas.
Par ailleurs, il existe dans les faits (cela ne correspond pas à une distinction juridique) deux types de pigistes : les occasionnels et les réguliers. Les premiers ne sont pas sollicités de façon régulière par une entreprise de presse en particulier. Quant aux seconds, ils sont sollicités pendant une longue période par la même entreprise (3 ans, par exemple, mais plusieurs fiches de paie sur un an suffisent à établir la régularité). Dans ce cas, l’entreprise est tenue de leur donner du travail, sans quoi, elle pourrait être condamnée pour licenciement abusif. Si le statut de salarié est attendu dans tous les cas, des droits des intéressés accroissent avec la régularité dans l’entreprise (notamment la possibilité de voter ou être candidat aux élections de représentant du personnel).
Comment est rémunéré un journaliste pigiste ?
Le pigiste est rémunéré en fonction des articles (ou autres productions) qu’il produit. Ce mode de rémunération utilise « le feuillet » comme unité de calcul. Il correspond à une production de 1500 caractères (espaces compris). La rémunération peut aussi être au forfait (à la page, à la série de photos…), mais jamais à l’heure. Aussi, il reçoit un salaire (et non des droits d’auteur ou paiement de factures), accompagné d’un bulletin de paie chaque fin de mois suivant publication. Le prix brut du feuillet n’inclut pas les congés payés, le 13e mois (applicable si le journaliste pigiste a collaboré minimum trois fois dans l’année avec le média), la prime d’ancienneté. Chaque élément de rémunération doit faire l’objet d’une ligne distincte sur le bulletin de paie. Par ailleurs, le paiement du pigiste n’est pas lié à la parution de son article, mais à la commande ou l’acceptation de la production, selon l’article L761-9 du code du travail.
Droits et statuts du journaliste pigiste
En plus de sa prise en charge par la sécurité sociale (arrêts maladie, pension de retraite), le pigiste cotise aussi à une caisse de retraite complémentaire, bénéficie d’une prévoyance, a accès à une mutuelle créée par les partenaires sociaux (Audiens)…
D’autre part, les clauses de cession et de conscience font également partie des droits du journaliste rémunéré à la pige. Celles-ci lui permettent de rompre le contrat qui le lie à une entreprise de presse, si l’actionnariat a changé ou s’il estime que des changements intervenus durant la collaboration peuvent porter atteinte à ses droits moraux. Dans ces conditions, l’employeur a obligation de lui verser les indemnités prévues en cas de licenciement. Enfin, selon l’article L111-1 alinéa 3 du code de la propriété intellectuelle, le pigiste dispose aussi de ses droits d’auteur sur les œuvres qu’il a produites. Il cède ses droits patrimoniaux contre rémunération, mais garde ses droits moraux, par définition inaliénables (droit d’avoir son nom apposé à l’article, de modifier l’article ou d’en cesser la diffusion).
Comment devenir pigiste ?
Pour devenir pigiste, il n’existe pas de formation spécifique, le pigiste étant avant tout un journaliste. Cependant puisqu’il s’agit d’un mode de rémunération particulier ayant des conséquences sur la pratique du métier et l’accès aux droits, il est conseillé de s’informer sur ces spécificités via par exemple les syndicats de journalistes ou l’association Profession : Pigiste.
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