L’INFO DES MéDIAS
L’impact du web sur les métiers du journalisme
Depuis les premiers balbutiements du web des années 2000, tous les scénarios ont été esquissés au sujet de l’impact de la démocratisation d’internet sur les métiers du journalisme, du plus alarmiste au plus optimiste.
La baisse du lectorat des titres quotidiens a, dans un premier temps, mis les groupes de presse au pied du mur. Il fallait réfléchir à de nouveaux business models et amorcer le virage numérique pour pérenniser. Les métiers du journalisme ont dû se réinventer. Nous avons assisté à la mutation de la profession : rédaction calibrée pour le web, nouveaux outils de collaboration, création d’applications mobiles, diffusions de contenus vidéos, vitesse de circulation de l’information… Eclairage !
Une transition digitale pas toujours évidente
Dès le début des années 2000, une réflexion autour du renouvellement du modèle éditorial et des transformations organisationnelles a été lancée. De la fusion complète des rédactions avec rubriquages refondus à la création de rédactions dédiées aux applis mobiles dans une approche « web first », la profession a réalisé un énorme brainstorming salvateur qui continue de porter ses fruits aujourd’hui ! Une étude qui s’est intéressée à ce remue-ménage au cœur de la chaîne BBC l’a décrit comme un véritable « choc culturel ». Le journalisme 2.0 occupe progressivement les devants de la scène, entraînant dans son sillage la vie et la mort : apparition de nouvelles compétences spécifiques au journalisme digital, complémentaires au support papier qui passe de cœur de métier à production annexe. Les sites d’info indépendants (« pure players ») comme Mediapart, Spicee ou « Les Jours » se multiplient dans le paysage médiatique et séduisent de plus en plus de lecteurs et d’investisseurs. Ils ont pour points communs la construction d’une communauté de fidèles autour de choix éditoriaux très marqués, qui les distinguent des médias généralistes. Ils optent de plus en plus pour un modèle d’abonnement mensuel. C’est ce modèle qui a permis par exemple à Mediapart de devenir l’un des plus grand média en ligne français indépendant et rentable.
Les réseaux sociaux comme supports d’information
A l’heure du tout-digital, des formes renouvelées de journalisme émergent et renvoient à l’idée d’une plasticité structurelle de la profession. En dehors des médias traditionnels, des weblogs d’actualité se sont développés, d’abord aux Etats-Unis, avant de se propager un peu partout dans le monde. Les frontières du journalisme digital sont poreuses et donc relativement accessibles à des acteurs externes. Des pratiques comme le SEO (Search Engine Optimization), le live blogging, les newsgames et le data journalisme deviennent nécessaires pour pérenniser l’activité du journalisme. La question de l’utilisation des réseaux sociaux en tant que supports d’information s’est ensuite posée, et ce ne sont pas les récents partenariats de Facebook avec les sociétés de presse qui contrediront cette assertion. En alliant les réseaux sociaux et les possibilités de partage (systématisation du smartphone et amélioration des débits internet), l’écologie de la production et de la consommation d’informations a été profondément modifiée. Les réseaux sociaux deviennent à la fois une plateforme de diffusion et un terrain d’investigation.
Les nouveaux métiers du journalisme
En trente ans, les principaux secteurs des médias, à savoir la presse écrite, la radio et la télévision, ont subi une transformation inédite : accélération constante du tempo, ajusté au rythme électronique, convergence des modes d’expression vers un média polyvalent, proposant, sous une même marque, textes, sons et vidéo. Cette mutation numérique rapide s’est accompagnée d’une transformation des métiers du journalisme et de l’émergence de nouveaux métiers et compétences. Les entreprises médiatiques notamment sont en quête de journalistes pluri-média, capables d’écrire un article pour le site internet, d’animer une émission ou présenter le flash info à la radio, enregistrer une vidéo ou réaliser un micro-trottoir, etc. Etre bi-média est un minimum pour construire une carrière dans le journalisme 2.0. L’émergence de nouveaux métiers ouvre de nouvelles opportunités : manager d’e-communauté, producteur de contenus multimédias, datajournaliste, blogueur, rédacteur web, tec. L’information thématique, notamment l’économie et le commerce, les loisirs, la décoration, le sport, etc., sont également des créneaux particulièrement recherchés par les employeurs. Par ailleurs, les différentes possibilités du journalisme 2.0 présentent l’avantage de rendre le secteur plus accessible aux jeunes diplômés qui peuvent devenir salariés dès leur sortie d’école de journalisme.
Au vu de toutes ces transformations profondes et durables, les acteurs de la formation en journalisme se doivent de transmettre aux étudiants la culture du numérique, de l’innovation et des nouveaux médias. À l’ISCPA nous préparons les futurs journalistes à une profession en perpétuelle évolution. Découvrez nos formations !