L’INFO DES MéDIAS
Jeux Olympiques : couverture médiatique
Selon un rapport du comité international olympique, les JO 2016 de Rio de Janeiro ont généré une audience télévisée de 3,6 milliards de personnes. Un chiffre très proche de celui réalisé lors des JO de Londres, quatre ans plus tôt. Le constat est donc clair : les JO sont indéniablement l’événement sportif le plus important, mais aussi le plus couvert médiatiquement. Quel est le secret de cette relation étroite entre les jeux olympiques et les médias télévisés ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble.
Petit cours d’histoire…
La retransmission télévisée des Jeux Olympiques ne date pas d’hier ! Depuis 1936, cet événement de grande envergure est couvert par des chaînes TV nationales et/ou internationales. Pour le CIO (Comité international olympique), les droits TV sont même l’une des sources de financement les plus importantes. La diffusion télévisée, quant à elle, a largement contribué au gain de popularité des Jeux Olympiques auprès d’une très large audience mondiale.
Voici par ordre chronologique les dates clés de la retransmission télévisée des JO.
- 1936 : première retransmission TV des JO de Berlin par la télévision allemande ;
- 1960 : première retransmission à l’échelle internationale. Les JO de Rome ont été diffusés dans 17 pays européens, pour une valeur de 470 millions de lires ;
- 1964 : première retransmission satellitaire grâce au dispositif Mondovision. Les JO de Tokyo ont généré une audience de 800 millions de spectateurs ;
- 1968 : première retransmission en couleur ;
- 1992 : les Jeux Olympiques d’hiver à Albertville sont les premiers à être diffusés en Haute-Définition ;
- 2000 : grâce au groupe France télévision, une partie des Jeux Olympiques de Sidney a été diffusée sur Internet.
Quel rapport entre les grandes compétitions sportives et les médias ?
Une relation étroite entre les médias et les grandes compétitions sportives s’est établie depuis plusieurs années. Il s’agit d’une coopération gagnant-gagnant, puisque les chaînes de télévision voient leurs audiences et donc leurs revenus augmenter, tandis que les événements sportifs couverts bénéficient d’une valorisation planétaire.
La médiatisation à grande échelle des Jeux Olympiques a permis notamment à plusieurs disciplines sportives de gagner en popularité. Plusieurs exemples le prouvent :
- le match de HandBall France vs Portugal, comptant pour les éliminatoires des Jeux Olympiques a généré une audience de 985 000 spectateurs Français ;
- lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, plus de 40 millions de téléspectateurs américains ont vu le nageur Michael Phelps triompher et obtenir sa 8ème médaille d’or ;
- environ 3 milliards de personnes suivent tous les 4 ans les Jeux Olympiques d’hiver devant leurs petits écrans.
Comment les médias sociaux ont changé les jeux olympiques ?
Pendant longtemps, la couverture des Jeux Olympiques a été monopolisée par des médias dits « traditionnels » (chaînes télévisées, stations radios, journaux, magazines, etc.). Il a fallu attendre une dizaine d’années pour que les médias sociaux s’imposent. Grâce à ces plateformes, accessibles à tous, les Jeux Olympiques se sont définitivement imposés parmi les évènements sportifs et économiques les plus importants de la planète.
En 2008, tandis que Twitter était encore un réseau social récent, celui-ci s’est vu inonder par des tweets sur les tristes évènements de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin. Les Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver en 2010 ont, quant à eux, coïncidé avec le gain de popularité énorme de Facebook qui a franchi, en cette année, la barre des 500 millions d’utilisateurs. Les comptes officiels des Jeux Olympiques ont ainsi pu partager avec une communauté internationale et connectée toutes les informations relatives à cet événement en direct.
Quatre ans plus tard, à l’occasion des Jeux Olympiques d’été de Londres, Instagram s’est mis sur le devant de la scène, permettant aux athlètes de partager leurs souvenirs et prouesses avec une audience très large. L’arrivée des Stories et des filtres en 2016, a consolidé cet aspect « visuel » des Jeux Olympiques. Grâce à ces deux concepts, la couverture des JO a pris un air « ludique», qui a permis de populariser cette manifestation parmi un public de plus en plus jeune.
Pour comprendre l’impact des médias sociaux sur les jeux olympiques, voici quelques chiffres :
- 160 000 tweets ont été publiés lors des jeux olympiques de Londres en 2012 ;
- 57 000 tweets par minutes ont été publié lors de la finale du tennis entre Roger Federer et Andy Murray lors de cette même édition ;
- la page olympique a gagné 650 000 nouveaux fans à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi. Cette même page a reçu durant cet évènement trois millions de visiteurs ;
- en 2016, les Jeux Olympiques de Rio ont été couvert par 243 000 heures de diffusion numériques, ce qui constitue le double de la couverture télévisée pour ce même évènement.
Jeux olympiques/médias : quel avenir ?
Aujourd’hui, tout laisse entendre que pour la couverture des prochaines éditions des Jeux Olympiques, les médias sociaux auront un impact comparable à celui des chaînes télévisées qui disposent de moyens logistiques et financiers titanesques. Craig Howe, PDG et fondateur de Rebel Ventures, une entreprise leader en matière de stratégie numérique sportive, l’a confirmé en disant : « les temps changent autour de la couverture olympique, et le CIO ne peut pas tout faire pour contrôler l’image des jeux dans le monde ». Il a ajouté : « Je pense que nous finirons par voir deux types de médias sociaux jouer pendant les Jeux : le contenu social officiellement sanctionné par les détenteurs de droits et les sponsors qui maximisent l’utilisation du contenu olympique, (imagerie, hashtags, etc.), et le contenu social non officiel qui sera développé de manière créative par les non-titulaires de droits et les marques qui exploitent l’excitation des Jeux olympiques (graphiques uniques, hashtags et références) ».
La médiatisation à grande échelle des évènements sportifs tels que les Jeux Olympiques a mis en exergue le besoin conséquent dans plusieurs métiers liés aux médias et la communication. Si un tel choix de carrière vous intéresse, vous pouvez suivre les formations proposées par l’ISCPA.