L’INFO DES MéDIAS
Le journalisme sportif à l’ère de la digitalisation médiatique
L’émergence de nouveaux métiers dans le secteur du journalisme du sport est favorisée par la vague de digitalisation qui modifie en profondeur de larges pans de l’économie.
Le secteur médiatique se trouve, de par sa nature, en première ligne des transformations digitales. Quand on sait que le journalisme sportif constitue un bassin d’emploi très important pour les jeunes, les technologies digitales et les divers usages qui en découlent peuvent constituer une chance plutôt qu’un obstacle, et pour cause. Le digital révolutionne les pratiques et les techniques médiatiques, créant au passage de nouveaux métiers et opportunités professionnelles. De quoi ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes intéressés par le secteur du journalisme sportif 2.0.
Qu’est-ce que le journalisme sportif 2.0 ?
La généralisation et la vulgarisation d’Internet a conduit à la naissance d’une nouvelle forme de journalisme que l’on appelle communément 2.0. Cette révolution technologique a soufflé un air de renouveau sur la pratique journalistique. Aujourd’hui, le journalisme 2.0 permet une interactivité quasi instantanée et de grande envergure avec une communauté sur les différents réseaux sociaux. De nombreux journalistes sportifs considèrent que le bouclage éditorial ou rédactionnel, habituellement fixé entre 22h30 et minuit, constitue le principal élément qui les distingue de leurs collègues de la presse électronique. En effet, pour les journalistes sportifs de la presse écrite, le bouclage est une contrainte à laquelle ne sont pas soumis les blogueurs et les journalistes sportifs en ligne. Ces derniers bénéficient ainsi de plus de temps et de plus liberté pour la réalisation de leurs différentes tâches et missions : reportage, rédaction d’articles, publication, etc. Les blogueurs et journalistes sportifs indépendants notamment peuvent poster quand ils le souhaitent et la fréquence qu’ils souhaitent pour renforcer l’engagement de leur communauté de followers.
Par ailleurs, les journalistes sportifs, qu’ils travaillent pour le web ou pour un journal papier, rédigent généralement les mêmes types d’articles, interviewent et recueillent les mêmes types d’informations auprès des mêmes sources. Bref, bon nombre d’actes essentiels au journalisme sportif n’ont pas changé suite à l’avènement de l’ère numérique. En revanche, la question de l’accès aux sources semble être l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les journalistes web sportifs. En effet, la pratique est en train de changer, sous la forme d’un accès réduit aux entraîneurs, aux joueurs et aux équipes techniques, et pour cause. Bon nombre d’équipes agissent aujourd’hui en tant qu’éditeurs par l’intermédiaire de leurs propres sites Web officiels et leurs pages sociales.
Les nouvelles technologies adaptées au journalisme sportif
Les journalistes sportifs ont tendance à adapter les nouvelles technologies aux normes établies, aux valeurs et aux pratiques existantes plutôt que de changer leurs pratiques de travail pour s’adapter aux nouveaux médias numériques. Ces derniers s’inscrivent ainsi dans une continuité et sont considérés comme un prolongement soumis à l’éthique et aux valeurs journalistiques déjà établies. Néanmoins cette normalisation à l’égard des nouvelles technologies s’accompagne d’une évolution des habitudes et des pratiques journalistiques relatives au sport, même si les normes et pratiques sous-jacentes restent les mêmes. A titre d’exemple, les journalistes sportifs qui utilisent Twitter dans le cadre de leur travail sont le témoin d’une nouvelle pratique qui n’altère pas pour autant les valeurs et à l’éthique.
Il est simpliste de considérer que les nouvelles technologies vont rendre totalement obsolète la pratique journalistique « classique ». Les actes fondamentaux du journalisme sont toujours les mêmes. Les journalistes reporters reportent toujours, les rédacteurs en chef continuent d’assigner des tâches, budgétiser et éditer des articles, les contenus sont quasiment les mêmes, même si la rédaction s’adapte en continue aux besoins en matière de SEO. Autrement dit, les nouvelles technologies permettent aux journalistes sportifs d’évoluer sans porter atteinte aux compétences et métiers existants. Le journalisme 2.0 a facilité grandement la communication au quotidien et a surtout démocratisé la pratique journalistique, devenue aujourd’hui accessible au plus grand nombre. Grâce au web, les étudiants intéressés par le journalisme sportif peuvent se projeter sereinement dans l’avenir dès leur sortie de l’école de journalisme grâce à une pléthore de métiers assez accessibles et parfois très bien rémunérés : rédacteur web, journaliste web, consultant ou manager d’e-communities, journaliste reporter d’images, photographe de presse, etc.
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Découvrez l’interview de Jérôme BIGOT et de Samuel OLLIVIER, journalistes sportifs chez BeIn Sports, diplômés de l’ISCPA :