L’INFO DES MéDIAS
Le point sur la liberté de la presse dans le monde
Reporters sans frontières (rsf) a récemment publié sa 20e édition du classement mondial de la liberté de la presse. Cette étude dresse le bilan des conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires. L’organisation a alerté à cette occasion sur un « chaos informationnel » ainsi que sur l’augmentation du « contrôle des médias » dans les régimes autoritaires ou encore sur « la banalisation des circuits de désinformation, amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux ». L’iscpa vous propose de découvrir les principales tendances qui émergent de ce rapport.
Qu’est-ce que la liberté de la presse ?
La liberté de presse, qui est l’une des principales libertés de l’Homme, repose sur l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. Cet article la définit comme suit : « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
RSF, pour sa part, définit la liberté de la presse comme « la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale ».
Pour réaliser son classement, RSF a utilisé cinq nouveaux indicateurs pour donner une vision globale de la liberté de la presse :
- le cadre légal ;
- le contexte économique ;
- le contexte politique ;
- le contexte socioculturel ;
- la sécurité.
Le tour du monde de la liberté de la presse
La Norvège, le Danemark et la Suède sont à nouveau le trio de tête du classement RSF. Le journalisme au sein des pays démocratiques, comme aux États-Unis (42e), en France (26e) ou encore en Pologne (66e), rencontre une forte polarisation médiatique, entretenant certains clivages ainsi qu’une hausse des tensions politiques et sociales, notamment par les réseaux sociaux et les médias d’opinion.
À côté de cela, le directeur général de RSF, Christophe Deloire, explique que « la création d’un arsenal médiatique dans certains régimes autoritaires prive les citoyens de leur droit à l’information, mais contribue aussi à la montée des tensions internationales pouvant mener aux pires guerres ». Ce classement met en effet en lumière la guerre de propagande menée dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine (à la 106e place) par la Russie (155e) ou encore l’arsenal mis en place en Chine (175e) pour couper la population du reste du monde lors des confinements (surtout celle d’Hong Kong – 148e). Le classement RSF dénonce également l’inquiétante situation en Inde (150e), au Pakistan (157e) ou encore en Palestine (170e).
RSF dresse un autre constat alarmant : douze pays intègrent la liste rouge du classement, un nombre record de pays sont en « situation très grave ». On y retrouve entre autres la Biélorussie (153e), la Russie (155e), la Chine (175e), la Birmanie (176e), le Turkménistan (177e), l’Iran (178e), l’Érythrée (179e) et la Corée du Nord (180e). Ainsi, 73 % des 180 pays concernés par l’évaluation sont en situation « très grave », « difficile » ou « problématique ».
Quelques chiffres sur les conditions de liberté de la presse des journalistes dans le monde :
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