TéMOIGNAGE INTERNATIONAL
#MonStageISCPA Coraline, Journaliste sur Radio Nuevo Mundo
11 248 kilomètres séparent Toulouse de Santiago du Chili. Mais qui a dit que les frontières du stage en journalisme se limitaient à la région Occitanie, à la France ou encore à l’Europe ?
Coraline, étudiante en 2ème année Bachelor Journalisme* à l’ISCPA Toulouse, a en effet franchi l’Océan Atlantique afin d’exercer un stage de 3 mois au sein de Radio Nuevo Mundo, au Chili. Prenez votre valise et vérifiez votre passeport, embarquement immédiat pour #MonStageISCPA !
Peux-tu nous présenter Radio Nuevo Mundo ?
C’est l’une des plus anciennes radios au Chili (NDLR : elle a été créée en 1932). Durant la dictature d’Augusto Pinochet, la radio se revendiquait comme étant de droite. Aujourd’hui, sa ligne éditoriale a changé, c’est une radio privée avec des idéologies de gauche. Elle défend les droits des femmes, des homosexuels et des indigènes, et émet dans tout le pays. Au Chili, la plupart des autres médias appartiennent à des groupes de presse conservateurs, cela a donc été une bonne opportunité de pouvoir exercer au sein de cette radio !
Une trentaine de personnes travaillent quotidiennement pour Radio Nuevo Mundo à Santiago du Chili. La plupart des programmes de la radio sont consacrés à la politique du pays, même si de la musique ou des débats sont également diffusés.
Mon stage au Chili, m’a permis de développer mes connaissances sur la politique d’un pays que je connaissais peu. Tous les papiers que j’écrivais devaient être en accord avec la ligne éditoriale de la radio, cela m’a donc permis d’apprendre à écrire selon un angle bien précis.
Tu avais pour projet d’effectuer ton stage à l’international ? Comment t’y es-tu pris ?
Je voulais vraiment trouver un stage de deuxième année en Amérique Latine. J’avais déjà voyagé en Argentine, et je souhaitais découvrir le Chili durant mes trois mois de stage. J’ai choisi ce pays pour sa situation économique, sa stabilité, sa qualité de vie mais aussi pour sa culture et ses paysages. Je connaissais également quelqu’un là-bas, ce qui m’a permis de mieux appréhender mon stage et de m’organiser plus facilement.
Pour trouver mon stage, j’ai dû envoyer une soixantaine de candidatures spontanées ! Je visais essentiellement des radios, mais aussi des médias de presse écrite. Je n’ai eu que très peu de réponses, mais Radio Nuevo Mundo m’a finalement contacté et m’a expliqué les missions qui me seraient confiées. Après avoir échangé plusieurs semaines avec eux, mon stage s’est concrétisé, et j’ai pu partir à l’autre bout du monde !
Un mot sur la maitrise de la langue espagnole dans ton métier de journaliste : comment l’as-tu appréhendé ?
Réaliser mon stage dans un autre pays, et surtout dans une langue différente du français a été plus facile que je ne l’imaginais. J’avais au départ un peu peur d’avoir du mal à comprendre ou écrire en espagnol, mais j’ai été très vite intégrée dans la radio, et soutenue par les autres journalistes. On m’a tout d’abord demandé d’écrire des papiers à partir d’interviews déjà réalisées. Cela m’a permis de développer ma compréhension orale, avant de partir sur le terrain.
À force d’assister à des conférences de presse, de réaliser des interviews et d’écrire des papiers, mon niveau d’espagnol s’est amélioré.
Si au début de mon stage il m’était assez difficile de tout comprendre avec un niveau intermédiaire d’espagnol, à la fin je comprenais tout et pouvais développer et écrire beaucoup plus naturellement mes papiers. Cette expérience m’a donc permis de me fixer de nouveaux objectifs et de développer de nouvelles compétences.
Une expérience t’a particulière marqué lors de ce stage ?
Côté professionnel, un reportage sur le terrain m’a particulièrement marqué. Je me suis rendue à un séminaire pour la justice des personnes disparues pendant la dictature de Pinochet et j’ai pu interviewer de nombreuses personnes. Parmi elles, certaines avaient perdu des membres de leurs familles, s’étaient réfugiés à Paris… Pouvoir écrire plusieurs articles sur la dictature, une période qui a beaucoup marqué le pays, était vraiment marquant. Et ce thème est revenu à plusieurs reprises pendant mon stage.
Enfin, côté personnel, être plusieurs mois dans un pays aussi loin de la France a été une très bonne expérience. J’ai pu découvrir Santiago, aller dans la Cordillère des Andes, mais aussi dans le désert d’Atacama, considéré comme le plus aride du monde. Mon stage m’a permis une réelle progression professionnelle, mais aussi personnelle.
*CYCLE BACHELOR JOURNALISME – Titre de Journaliste, Diplôme reconnu par l’Etat, titre enregistré au RNCP de niveau II (bac +3), code NSF 321t, par arrêté du 15/12/2016, J.O du 18/12/2016