Qu’est-ce que le journalisme de solutions ?

À force de vouloir « porter la plume dans la plaie », selon la maxime d’Albert Londres, les journalistes s’embourbent assez souvent dans une actualité noire, des attentats aux guerres, en passant par les catastrophes naturelles, etc., passant parfois à côté du plus important. Le journalisme de solutions, appelé aussi journalisme d’impact ou journalisme constructif, intervient justement pour instaurer un certain équilibre en mettant en exergue la moitié pleine du verre. Éclairage !

Loin de vouloir maquiller la réalité ou donner l’impression d’un monde parfait, le journalisme de solution vise à montrer que le tableau n’est pas totalement noir et qu’il existe des initiatives et des actions qui méritent de braquer nos projecteurs dessus. The Guardian, qui a lancé en 2016 sa rubrique « Half Full », sous-titrée « solutions, innovations, réponses », définit le journalisme de solutions comme étant un moyen de nous « montrer que changer le monde appartient au domaine du possible. Il ne s’agit pas d’un journalisme des « bonnes nouvelles », mais plutôt d’un journalisme « constructif, centré sur les solutions et les réponses, sans pour autant les approuver ».

Le journalisme de solutions s’emploie, d’une part, à susciter l’intérêt public sans pour autant se focaliser uniquement sur les drames que connaît le monde, et, d’autre part, à éveiller l’engagement ce même public et son implication citoyenne, politique, environnementale, etc., à travers la diffusion des connaissances liées à des initiatives constructives, qui apportent des réponses concrètes à des problèmes d’ordre social, économique ou écologique, d’une manière tout à fait objective et impartiale.

Une enquête de l’Institut Kantar, publiée en 2018 par La Croix, montre que 56% des Français âgés de moins de 18 à 24 ans affirment ne pas faire confiance aux médias et 49% ne considèrent pas la radio comme une source d’information fiable. Aux États-Unis, des chercheurs de l’université du Texas ont également révélé, suite à une enquête menée il y a quatre ans, que les lecteurs, notamment ceux âgés de moins de 35 ans, ont le sentiment d’être mieux informés quand ils lisent un article «orienté solution». Une autre étude, menée par Next Gen pour la BBC fin 2015, révèle que 64% des personnes interrogées souhaitent que les médias proposent des pistes de solutions aux problématiques soulevées. Le journalisme de solutions, ou d’impact, s’avère ainsi un excellent moyen pour les médias de redorer leur image et souffler un air nouveau sur leurs livrables.

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